Droite

Publié le par Michel Debray

On oublie trop souvent que là où le FN a eu le pouvoir municipal, il a lamentablement échoué. En fait, ce qui se prépare c'est un nouveau chantage comme celui de 2002 qui reposait sur une arithmétique nulle. Pendant qu'on stigmatise - à juste titre - le programme du FN on laisse passer les saloperies ultralibérales de la droite dite "républicaine".

D’où sort cette expression ? Qui a décidé que Sarkozy était républicain et que Le Pen ne l’était pas ? Stigmatise-t-on les monarchistes qui, pour le coup, ne sont pas du tout républicains !

 

La droite, par essence, n'est pas républicaine. Elle a été certes historiquement contrainte d'adopter des postures républicaines. Mais elle ne l’est constitutivement pas. Comme on dit aujourd’hui, la République n’est pas dans l’ADN de la droite ! Pas plus que la démocratie. Ce qui est l’idéal de la droite chez le Chef, c’est la foi, c’est l’oligarchie ploutocratique, c’est la royauté, ou l’empire, c’est le colonialisme, c’est le racisme, c’est l’obéissance, c’est le paternalisme, voilà ce qui fonde littéralement l’arsenal idéologique de la droite. Pendant longtemps, à droite, cette droite traditionaliste, maurassienne, xénophobe, catholique a traité la République de "gueuse".

 

 La pente naturelle de la droite s'est trouvée évidemment contrariée par les luttes, les conflits, les révolutions, la violence insurrectionnelle, la lutte des classes, de nouvelles institutions mais elle est foncièrement ce que j'ai dit et ce n'est pas le contre-exemple gaullien (et pas gaulliste) qui peut mettre cela en contradiction.

 

La droite fut chouanne, bonapartiste, légitimiste, puis orléaniste, puis pour Badinguet, puis pour Thiers et Mac Mahon lequel était monarchiste, anti-dreyfusarde, revancharde, belliciste, pro-fasciste, antisémite, vichyste, RPF, MRP, gaulliste le 13 mai 1958, Algérie française, ou alors on ré-écrit l'Histoire et ça porte un nom : le révisionnisme. Qu'il y ait eu des gaullistes de gauche, qu’il y ait encore des catholiques sociaux, des droitiers contrariés derrière le cache-sexe ou le cache-misère du centrisme ne change rien au fond !

Le Front national est aujourd’hui le réceptacle de colères et d’indignations sans intelligence politique. Comme le fut jadis le Parti communiste pour la classe ouvrière où le poujadisme pour les commerçants et artisans. Le Front national fédère plus large et plus varié. Le malheur c’est que Marine Le Pen est beaucoup plus habile que nos lamentables leaders d’extrême-gauche.

Le pire est là. Le pire est à venir. Depuis que le capitalisme  et la droite ont abandonné le masque « social » qu’ils a dû porter après la Collaboration  et la Libération. La droite s’est « décomplexée » et la social-démocratie mitterrandienne l’y a aidée pendant les années 80, les années fric, les années clubs d’investissement dans les collèges et les lycées… Vous aviez oublié ? Moi pas ! Depuis les années 50, les gens de droite, les financiers ont préparé leur revanche avec application, dans de luxueuses officines. Pendant ce temps, la gauche a bavassé. Et la gauche de la gauche a fait dans la nostalgie du Grand soir.  Sans vraiment rechercher de nouvelles formes d’actions. En se laissant corrompre idéologiquement  par les médias vendus au capital.

Faire front contre le FN c’est se tromper de stratégie. Il faut avant tout faire barrage à l'ultralibéralisme ! Car c'est cette politique-ci, ici et maintenant, qui est extrêmement nocive socialement, culturellement, économiquement, écologiquement.

MD

 

 

 

 

 

 
Il n'y a pas de vraie crise du capitalisme financiarisé mais une véritable intoxication et manipulation qui s'inscrit dans la restauration d'un "ordre nouveau", c'est à dire d'un ordre de droite. Nous assistons au retour des "collabos" de toujours. L'Histoire montre que la droite ne cède du terrain que lorsqu'on lui résiste au besoin par la guillotine ou qu'on la fusille à la Libération.
La lutte de classes n'est pas une promenade de santé... C’est un combat sans fin tant que subsistent des métastases de droite.
Il n'y a pas de "droite républicaine". Il y a la droite, la droite qu'il faut combattre partout, qu'il faut éradiquer comme une pandémie. La droite est ce qu'elle est, toujours : antisociale, conservatrice, rétrograde, monarchiste ou bonapartiste, colonialiste, impérialiste, cupide, cléricale, foncièrement opposée à la culture, à l’éducation, bornée, répressive. On n’a pas besoin d’un néo-cortex pour être de droite : un cerveau reptilien, à la rigueur un cerveau mammiférien suffit..
MD

Publié dans Cacapitalisses

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